l'histoire de l'empire melkorien

3782ème révolution de l'ère de l'ère du cygne (datation du système Har-Ghan), planète Kalgar

Les entrepôts de deutérium font un vacarme assourdissant, les pistons grincent, et il y a une fuite au réservoir numéro 4. C'est le boulot de melkor de s'en occuper. Il cherche la fuite, l'aiguille de son compteur oscille de droite et de gauche, puis se stabilise sur le zéro. Des volutes de fumée fine s'échappent d'une fissure invisible à l'oeil nu sur la paroi externe du réservoir, trahissant l'échappement de deutérium. La pression interne est déjà descendue de 7 unités, l'explosion semble imminente, les voix dans son casque s'affolent, mais melkor reste calme comme on lui a appris. C'est grâce a ses nerfs qu'il est arrivé la, ils ne l'ont jamais trahi, et ce n'est certainement pas maintenant que ça va arriver, il lui reste encore une bonne demi heure avant la déflagration, largement plus qu’il n'en faut maintenant que la fuite est repérée.
Il dispose ses outils en ordre, la marche à suivre s'impose à lui en esprit, ses gestes sont posés et surs quand il commence à colmater la fuite, le fuseur moléculaire fait son ouvrage lentement mais avec précision, tandis qu'il jette de fréquents coups d'oeil sur son compteur, qui finit par lui dire que l'opération est réussie. La fuite est colmatée, il ne reste plus qu'à rouvrir les vannes et le réservoir est réparé.

Le monde se dissipe quand il enlève son casque de pseudo vision, et il se retrouve de nouveau dans la grande salle, où ses huit examinateurs le regardent sans trahir leurs émotions.
- félicitations, aspirant, l'opération est un succès, pas de problème particulier... avez vous des commentaires a faire sur cette fuite?
- oui monsieur, je pense qu'elle n'était pas due a un accident
- hé bien, voila une affirmation quelque peu hasardeuse, pouvez vous l'étayer?
- la cuve était quasiment neuve, il semble impossible que les hypervalves de régulation n'aient pas enregistré la diminution de pression plus tôt, et si ce n'est pas le cas il semble logique de penser que les alarmes aient été trafiquées pour que rien ne soit détecté avant le seuil critique. Si je peux me permettre, le saboteur ne devait vouloir que gagner du temps, il n'était pas difficile de réduire a néant toutes les protections vu le niveau d'accréditation qu'il devait avoir... je ne sais pas ce qu'il voulait, mais a coup sur pas la destruction du complexe.
- vous m'impressionnez monsieur, il est vrai que c'est bien ainsi que cela s'est passe, le responsable ne voulais que démontrer la fragilité du système... d'autres remarques?
- je pense que ce problème aurait pu être évité en couplant les accumulateurs de compensation au servo-central, afin de pouvoir prendre le relais. non seulement la fuite aurait pu être détectée plus de 12 heures plus tôt, mais en plus les commandes des cyborgs de maintenance n'auraient pas été inhibées, ce qui aurait permis de ne pas risquer de vie humaine.
- bonne idée, même si ce n'est pas celle qui a été retenue. Vous n'avez pas pris en compte toutes les données, mais compte tenu du temps de préparation que vous avez eu, je pense qu'il était difficile de le faire... bien, vous pouvez vous retirer, les résultats seront publiés dans la semaine...

et voila, le dernier examen de sa vie n'avait été qu'une simple formalité, comme il s'y attendait, et il n'avait plus qu'a attendre les résultats pour savoir quelles allaient être ses possibilités d'affectation.

Une semaine plus tard, les résultats arrivaient, 12 eme d'une promotion de 1200 aspirants, ce qui lui permettait de choisir sa flotte et son poste sur la plus grande liste possible.

Encore un mois, et il embarquait sur le Lord Seldon, un des fleurons de la troisième flotte marchande, en qualité de technicien navigant de seconde classe. Pas vraiment une situation à la hauteur de ses aspirations, mais pleines de promesses d'évolution...

l'avenir était à lui.

4002ème révolution de l'ère du cygne (datation du système Har-Ghan), quelque part dans l'amas de Virhé

Après un peu plus de deux ans passés à bord du grand vaisseau, Melkor avait déjà réussi à monter d'un grade dans la hiérarchie, et en tant que technicien navigant de troisième classe avait en charge une unité de propulsion subatomique complète sur les 16 que comptaient le vaisseau. Il avait été élu à ce poste, comme le voulait la coutume, par l'ensemble de son équipe, qui pensait encore avoir fait le meilleur choix possible. Il faisait son travail comme tout le monde l'attendait, parfaitement, et menait son équipe d'une main de fer tout en restant très juste et respectueux des compétences de chacun. Ses qualités de meneur lui avaient ainsi valu d'être, à 37 ans, un des plus jeunes jamais inscrit sur la liste des gérants de machinerie potentiels, et il attendait avec impatience les élections qui devaient avoir lieu quelques mois plus tard.
Mais le destin lui réservait un autre sort. Le vaisseau s'était largement écarté des routes commerciales habituelles, en vue de rechercher de nouveaux systèmes encore inexploités par l'empire et d'éventuellement conclure des accords qui auraient fait la richesse de l'équipage et accru la renommée du Lord Seldon. Plusieurs parsecs le séparaient déjà de la planète répertoriée la plus proche, et ce saut dans l'inconnu ne manquait pas de remplir l'équipage d'une crainte non avouée, en même temps que d'une grande fierté, celle qui habite les explorateurs et les decouvreurs de mondes. après s'être approché d'un système dont les instruments de bord avaient conclu qu'il ne recelait que peu de denrées exploitables, le vaisseau entamait la procédure habituelle de saut hyperspatial qui devait le conduire près d'une nouvelle étoile de type G.
C'est alors que l'impensable survint. Le générateur de champ enregistra une soudaine hausse de tension quand les propulseurs se mirent a dégager leur énergie en vue du saut. Une explosion énorme secoua l'espace-temps, et le grand vaisseau de retrouva littéralement coupé en deux par la déflagration en quelques dixièmes de secondes.
Melkor n'était alors pas de quart, et se reposait sur sa couchette, quand il fut brutalement jeté à bas de son lit par la secousse. Il comprit instantanément que quelque chose s'était produit, sans penser une seconde que la catastrophe avait pu avoir une telle ampleur, et se rua dans la coursive avec ses compagnons de chambrée. Tous sentirent que quelque chose de grave s'était produit, l'appréhension et l'étonnement se lisaient sur tous les visages. Melkor se précipita vers le quartier de son propulseur, ou il put prendre connaissance des évènements sur son ordino personnel. L'agitation était à son comble, personne ne savait avec précision ce qui s'était passé, les relais de communications ayant été endommagés par l'explosion. Il compris cependant rapidement la gravité de la situation en lisant sur l'écran les rapports qui lui parvenaient, et sut dès lors que tout espoir de sauver le Lord Seldon était perdu.
L’ayant compris, il tenta de rallier à lui le maximum de personnel navigant qui l'entourait, et expliqua brièvement la situation. La stupeur figea un instant toutes les personnes qui l'écoutaient, puis la panique commença a gagner les rangs. Comprenant qu'il ne servait plus a rien de tenter de sauver ses équipiers, il courut vers la nacelle de sauvetage la plus proche, suivi par une dizaine de techniciens qui depuis son arrivée lui manifestaient une confiance aveugle. La nouvelle s'était répandue, et partout ce n'étaient que pleurs, désespoir et course désespérée vers la survie. Le chaos était indescriptible, et déjà des corps piétinés jonchaient les couloirs envahis par une foule apeurée. Plusieurs capsules avaient quitté le vaisseau, et d'autres étaient dans un état qui ne permettait pas l'évacuation, mais Melkor savait que sans l'une d'entre elles sa survie était quasiment impossible, il continua donc à chercher jusqu'a ce que les premières fumées des incendies le submergent et qu'il sombre dans l'inconscience. Seule la générosité de l'un de ses compagnons d'infortune lui valu d'être traîné dans une capsule encore fonctionnelle, où il fut vigoureusement réveillé par un commerçant vigoureux/

-allez, debout gros tas, c pas le moment de dormir!!! Allez!!
-........
- allez mon vieux, il parait que tu es technicien navigant, ce vieux coucou tombe en ruine et y'a que toi ici pour piloter la nacelle, remue toi un peu!! On va tous y passer si tu fais rien!!

La capsule s'éjecta dans le vide au milieu d'un nuage de débris, et c'est seulement alors que Melkor prit la pleine mesure de la catastrophe en voyant les deux morceaux secoués par les explosions de ce qui fut la plus grande unité de la troisième flotte de commerce. Il compris qu'il ne servait à rien de tenter de secourir d'éventuels survivants, et rechercha la planète habitable la plus proche, qui se trouva être la quatrième du système qu'ils allaient quitter.

Il mit le cap dessus et ne se retourna pas pour voir les restes de ce qui avait été son plus grand espoir de carrière s'enfoncer dans la nuit. Il savait que lui et les autres survivants qui avaient eu la chance de trouver une capsule intacte ne pouvaient plus compter que sur eux même pour s'en sortir sur cette planète qui avait toutes les chances d'être leur dernière demeure a tous...

4002ème révolution de l'ère de l'ère du cygne (datation du système Har-Ghan), quelque part dans l'amas de Virhé

Déjà deux mois s'étaient écoulés depuis le naufrage du Lord Seldon, deux mois riches d'activité pour les 1300 rescapées du vaisseau. Les navettes de sauvetage avaient pu se regrouper au abord d'un grand fleuve grâce à leur système de repérage, et depuis la vie s'était organisée.
Plus de 6000 personnes avaient trouvé la mort dans l'explosion et la rupture du vaisseau, et les survivants avaient du commencer par surmonter le choc de se retrouver livrés a eux mêmes. Melkor, n'ayant pas d'attache, avait été parmi les premiers à se reprendre en main, et s'était lié avec quelques autres forts caractères de sa trempe. Ce petit groupe s'était vite imposé auprès des naufragés comme étant digne d'assurer un semblant de gouvernement, et avait donc du dès le départ prendre les décisions qui s'imposaient. Un triumvirat avait été composé pour s'occuper des questions les plus pressantes. Il était composé de Melkor, qui s'était vite imposé de par son habitude de diriger de nombreuses personnes, de Viar'lat, ancien capitaine de la force de sécurité du Lord Sedon, et de Maarlit, un des sept princes marchands originaires de Kaldar présents sur le vaisseau, et le seul ayant survécu.
un premier inventaire des ressources disponibles faisait état de 23 vedettes de sauvetage encore fonctionnelles, et surtout de huit chasseurs de bataille et de deux barges lourdes de transport, sauvées grâce à la présence d'esprit de Viar'lat. D'autre part, parmi les survivants se trouvaient trois médecins, 24 techniciens navigants et six exobiologistes, sans compter les 120 soldats et les pilotes qui avaient pu conduire les nacelles, des personnes dont les compétences avaient été précieuses après la catastrophe.

Il fut rapidement décidé d'envoyer des équipes chargées de récupérer ce qui pouvait l'être sur les fragments du lord Seldon, et après plusieurs semaines de labeur, plusieurs dizaines de tonnes de matériel avaient été sauvées des décombres, ainsi que 127 survivants supplémentaires trouvés dans des sas pressurisés encore intacts, la plupart en piteux état. Sept unités de construction mécaniques furent également retrouvées, ce qui permit de commencer l'édification de structures de confort sur la nouvelle planète, baptisée Kergroez. La vie des pionniers malgré eux s'en trouva ainsi facilitée.
Melkor et ses codirigeants dirigeaient sans compter de leur temps, ce qui n'était pas une mince affaire. Des problèmes imprévus survinrent rapidement, le moral et l'ambiance n'étaient pas au beau fixe, même si certains prenaient la chose du bon côté, et les rixes étaient courantes. Les problèmes d'approvisionnement se firent sentir dès la première semaine, et la contribution des biologistes fut alors déterminante pour le choix des denrées comestibles, qui heureusement ne manquèrent pas. L'acheminement de l'eau potable fut l'un des premiers travaux entrepris, suivi de très près par la plantation de cultures vivrières à grande échelle qui devaient permettre a long terme d'assurer la subsistance de tous. Un virus fit également son apparition, et contraignit nombre de survivants à la quarantaine, même s'il s'avéra qu'il était relativement inoffensif. Malgré ces problèmes, la vie s'organisait, et Melkor gouvernait de façon juste et équitable. Les survivants oubliaient progressivement leurs soucis, et commençaient même à prendre goût à cette nouvelle vie qui s'offrait à eux.

Une fois la gouvernance établie et la pérennité du groupe assurée, Melkor décida qu'il était temps de commencer à explorer les environs, soutenu par les deux autres membres du conseil. Les navettes partirent en exploration quelques jours plus tard. C’est alors qu'eu lieu le premier contact avec les autochtones...

4002ème révolution de l'ère de l'ère du cygne (datation du système Har-Ghan), quelque part dans l'amas de Virhé

La navette d'exploration revenait dans la petite cité en plein essor nouvellement construite par les quelques survivants de Lord Seldon. Melkor s'était déplacé en personne pour accueillir les pilotes, porteurs selon les messages holovid qu'il avait reçu quelques heures plus tôt de nouvelles importantes.
Il suivait depuis le début l'exploration de la planète avec une curiosité et un intérêt sans cesse croissant, et il sentait que le moment qu'il avait espéré était enfin arrivé. Quand la navette se posa et que les deux pilotes en jaillirent, il compris a leurs gestes surexcités qu'il ne s'était pas trompé avant même qu'ils ne tentent d'expliquer la situation.

- il y a de la vie intelligente sur cette planète, n'est-ce pas?
- oui monsieur, c'est incroyable, toute une société organisée, nous sommes tombés sur un village entier à environ 400 km à l'ouest, une tribu d'humanoïdes à première vue!!!
- avez vous engagé un contact?
- non monsieur, pas encore, nous nous sommes contenté d'observer, nous avons laisse deux hommes la bas et nous sommes venu vous prévenir...

Melkor était pensif. Cette nouvelle était d'importance, et pouvait apporter à leur petite communauté de nombreuses choses dont certaines n'étaient pas agréables à envisager. Comment devait-il gérer cette situation? le manque de données sur ce peuple l'empêchait encore de répondre à cette question, mais il savait très bien que tôt ou tard il aurait à le faire, ces indigènes pouvaient représenter une menace aussi bien qu'une opportunité exceptionnelle, et dans les deux cas il ne pouvait pas se permettre de prendre cette nouvelle à la légère...

l'ambiance de la salle du conseil était tendue, et la curiosité autant que l'appréhension se lisaient sur les visages des trois membres du triumvirat dirigeant, comme sur ceux des pilotes de la navette et des six exobiologistes qui avaient été conviés à la réunion improvisée. Le silence se fit quand melkor prit le premier la parole:
- mesdames et messieurs, vous êtes réunis ici car une navette d'exploration vient à peine de découvrir une tribu d'indigènes près d'ici. Nous devons décider ensemble d'un plan d'action pour réagir à cette situation.
- Mais c'est impossible!! s'écria l'un des biologistes. Les capteurs sensoriels du vaisseau n'avaient détecté aucune trace de vie intelligente dépassant le niveau 2 sur cette planète!!
- en l'occurrence les capteurs se sont trompés! Il apparaît que ces indigènes sont de forme humanoïde, quoique un peu plus grands que nous, et qu'ils ont construit une société organisée. Leur niveau technologique ne semble pas très avancé par rapport au notre, mais il n'empêche que nous devons déterminer au plus vite s'ils constituent une menace pour nous.

Le conseil dura plusieurs heures, au bout desquelles il fut décidé qu'une rencontre directe était nécessaire. Les exobiologistes étaient au comble de l'excitation, et le capitaine Viar'lat semblait suspicieux, comme le voulait son métier... La première expédition devait comporter deux exobiologistes, accompagnés de Viar'lat et de Melkor, et d'une garnison armée pour le cas ou il y aurait un quelconque danger. Un chasseur serait également présent en appui.
La rencontre eu lieu deux jours plus tard. Le village décrit par l'équipe qui l'avait découvert était constitué d'environ 200 habitations, et abritait environ 900 indigènes. Ceux ci ne semblaient néanmoins pas belliqueux, et accueillirent la délégation avec ce qui semblait être de la curiosité, mais sans crainte apparente. Leur aspect physique, s'il évoquait de loin celui d'un homme, était cependant plus massif. Leur taille moyenne était d'environ deux mètres dix, et leur visage présentait la particularité de n'avoir ni nez ni oreilles. Une crête osseuse surplombait leurs yeux, verts et reptiliens, et leur large bouche se prolongeait d'une sorte de petit tentacule qui faisait penser à celles de certaines espèces de poissons.

Leur langage était autant basé sur la gestuelle que sur le son, mais selon les exobiologistes était assez simple pour pouvoir être déchiffré sans grand mal avec l'aide des ordino récupérés sur l'épave du Lord Seldon. Ceci allait être la première étape de la cohabitation, que Melkor espérait pacifique, entre les deux espèces accidentellement mises en présence.
Le premier contact ayant été encourageant, il fut décidé le jour même q'une équipe d'étude, composée des six exobiologistes, de deux ethnologues et d'une dizaine de soldats, serait mise sur pied. Cette équipe pris ces fonctions le lendemain même en bordure du village, et commença le travail dans une fébrilité curieuse dès son arrivée. Qu'allait elle pouvoir révéler sur les autochtones, pour l'instant personne ne le savait...

La suite, et vite ! ^^

voila chef!!

4002ème révolution de l'ère de l'ère du cygne (datation du système Har-Ghan), planète Kergroez, quelque part dans l'amas de Virhé

Déjà un an avait passé depuis la première rencontre avec le peuple extraterrestre. L’équipe envoyée sur le site de la première rencontre avait travaillé d’arrache pied durant plusieurs mois, avant de réussir finalement à les comprendre. Trois mois de plus s’étaient écoulés avant que la communication puisse être réciproque, et maintenant, des relations durables semblaient s’être établies entre les deux peuples.
L’exploration de la planète s’était poursuivie sans relâche pendant ce temps, et plus d’une centaine d’autres villes avaient été découvertes. Le niveau de culture était impressionnant chez ces êtres, compte tenu de leur niveau technologique, et ils paraissaient vivre en paix depuis des lustres. Melkor ne pouvait que se réjouir de ce fait, lui qui avait tant craint d’éventuels problèmes. Il avait cependant en tête, rejoint en cela par les autres membres du conseil, de prendre le contrôle de la planète et d’établir un gouvernement fort à sa tête. Il ne savait pas encore si l’apport d’une technologie nouvelle pouvait être bénéfique ou non aux locaux, mais il savait que c’était là leur seule chance à tous de pouvoir un jour rejoindre leurs planètes d’origine.

Les indigènes n’avaient pas de gouvernement central, et chaque ville ou village vivait en autarcie de manière clanique. Melkor décida donc de prendre la tête du village voisin, dont les habitants s’étaient habitués à la présence humaine plus que tout autres. Il lui répugnait de recourir à la force pour cela, et il fut donc décidé de déplacer le village humain en entier aux abords des autochtones, afin de se mélanger progressivement aux locaux et d’établir une confiance réciproque.
Ainsi fut fait, et moins de trois semaines plus tard, un nouveau village s’élevait à proximité de celui découvert un an auparavant. Progressivement, les visées de Melkor s’accomplirent. Les indigènes, que tous appelaient maintenant les xénos, s’étaient émerveillés devant les merveilles offertes par les nouveaux venus, et ce fut sans grande difficulté que le triumvirat s’imposa peu à peu comme chef de la communauté toute entière, de par ses connaissances particulières. Le niveau technique de la cité s’élevait de jour en jour, et après un temps relativement bref, les locaux étaient sur un pied d’égalité avec les naufragés. C’est alors que Melkor décida qu’il était temps de s’occuper des autres tribus éparses, et qu’il commença à instaurer des lignes commerciales. Très vite, de nombreuses matières premières furent échangées avec d’autres villes, notamment du métal, indispensable au bon fonctionnement et à l’expansion de la ville.
L’industrie florissait dans la ville, et les premiers véhicules motorisés furent construits presque en même temps que les xénos apprenaient à maîtriser l’énergie nucléaire, pour l’instant la seule disponible en dehors de celles apportées par les rescapés. Des robots commencèrent à être produits, et bien que rudimentaire en regard des unités de construction récupérées sur l’épave du Lord Seldon, leur aide fur précieuse pour la réalisation des grands projets d’urbanisation de la cité. Bientôt, des routes firent leur apparition, et toute la ville fut reconstruite de façon plus rationnelle.

Peu à peu, l’influence des humains sur la communauté locale se fit plus forte, et bientôt les xénos durent reconnaître qu’ils avaient en main toutes les clés pour assurer leur développement. C’est ainsi que Melkor fut appelé à diriger de plus en plus de villes, et quatre ans seulement après sa décision de conquérir ce monde, il régnait sur un petit empire comptant plus de 500000 personnes. Entre temps, des naissances avaient eu lieu au sein de la communauté humaine, qui comptait maintenant près de 3000 hommes et femmes dévoués à leurs dirigeants, et qui formaient le noyau dur de l’empire de la nouvelle planète. Toutes les technologies étaient partagées, et ça et la des usines sortaient de terre pour assurer le progrès à tous. Un des trois continents de Kergroez (le nom donné à la planète venait d’une langue presque oubliée dont les origines étaient incertaines : le Bre’thon) était sous le contrôle de Melkor et de ses partenaires du triumvirat, et cela ne semblait être que le début d’une longue ascension. Le gouvernement en place, composé pour moitié d’humains et pour moitié de xénos, gérait la planète de façon exemplaire. Tout souriait à Melkor, et chaque décision qu’il prenait était un succès.

C’est alors qu’éclata la première guerre que devait connaître l’empire naissant…

Le seul truc ennuyeux c'est qu'on connait déjà l'histoire...

hehe!!!
tu ne connais que la fin de l'histoire...

allez ca faisait longtemps...

Extrait du codicium imperialis, livre de référence d’une secte prônant la divinité de l’empereur Melkor, retrouvé dans les ruines de Askhar primus après l’attaque des zhuls. Les notes en italiques sont celles du traducteur-historien.

« LIVRE SEPTIEME : LA PREMIERE GUERRE DU SAINT EMPEREUR.

Ainsi l’ancien général Viar’lat avait-il en un jour funeste perdu la raison, et voulut assassiner ses pairs du haut conseil afin d’assouvir ses basses ambitions. Il a été dit que seul Melkor ( loué soit Son nom) survécut à la trahison de son ancien ami, et qu’il en conçut juste rancœur et ressentiment en son cœur et son esprit. Ainsi le traître, voyant son piège déjoué et craignant la vindicte du peuple aimé de Melkor (bénit soit-Il), s’enfuit-il au loin, sur l’un des continents de Kergroez encore sauvage, avec une poignée de compagnons, et tous crurent alors que son seul désir était d’expier sa grande faute, en vivant loin des hommes et des êtres qui les avaient accueillis, et Melkor dans Sa grande miséricorde le laissa partir, car Il savait que tout être a ses faiblesses et qu’elles doivent être pardonnées.

Mais le félon avait d’autres plans, et bientôt sa domination sur le continent fut totale, et le jour de son couronnement fut un triste jour car il décida alors de déclencher la grande guerre de ce temps, et ses légions étaient millions et sa haine tenace. Alors les forces innombrables du sombre tyran déferlèrent sur l’empire de Melkor le sage, et celui-ci en conçut grande tristesse, car il savait que cette guerre causerait nombre de morts inutiles, et parce qu’il voyait que son ancien ami n’avait pas su écouter la voie de la sagesse (note : il va de soi que Melkor s’attendait à un retour de Viar’lat, et qu’il avait déjà fait préparer des défenses conséquentes ainsi qu’un armement varié. N’oublions pas que plusieurs années s’étaient écoulées, et que les espions qu’il avait envoyés lui avaient fait de nombreux rapports sur l’influence croissante de Viar’lat). Mais Il savait aussi que le traître devait être stoppé, car grande était sa haine de tout ce qui vit, et plus grande encore sa volonté de tout dominer, et cela ne devait pas être car c’était un homme mauvais et fou, et que son empire n’apporterait que destruction et peine dans les cœurs de son peuple. Alors Il ordonna la lutte, et tout Son peuple le suivit, car en face de nombreuses armées faisaient mouvement et que tous devaient lutter. Et leur nombre était faible en regard de celui des mauvais, mais leur rage était grande devant la trahison et leur foi en l’Empereur tout-puissant aveugle, et cela était bon car tous savaient qu’Il les mèneraient à la victoire (note : il a été estimé que les forces de Melkor étaient au moins trois fois inférieures en nombre à celles de Viar’lat, mais leur armement était bien supérieur, car il avait été développé pendant que Viar’lat était occupé à construire son empire).

Alors de grandes batailles eurent lieu, et de nombreux hommes et xénos tombèrent, et grande était la peine de Melkor devant tant de massacres. Mais aucun ne voulait céder, et la danse écarlate semblait ne plus devoir finir, et les pleurs succédaient aux morts, et la terre de nombreux endroits fut rougie par le sang des vaincus. Ce fut une époque de hauts faits, et de nombreux héros vécurent et moururent, sur le chemin d’Hedahm, sur les plaines de l’Assohm ou dans les tranchées de Verd’hin, et tous se battaient avec la foi en Melkor habitant leur cœur, et aucun ne recula quand les légions de l’ennemi s’abattaient sur eux. Sept années passèrent, et un beau jour Viar’lat lui-même aborda les rives du continent où vivait Melkor, car il voulait contempler la défaite de l’Empereur et sa confiance était grande, car ses armées avançaient et gagnaient chaque jour davantage de terrain.

Alors la tristesse de Melkor (gloire à lui) se mua en haine pour son ennemi, car celui-ci souillait de sa présence Ses terres et que ses guerriers détruisaient tout ce qu’Il avait voulu construire. Et Il se vêtit de son armure flamboyante et prit son glaive de lumière, et décida d’aller affronter Lui-même le traître, car Il avait compris que seule sa mort pouvait mettre un terme aux atrocités commises en son nom. Alors Il tint un grand discours devant son peuple, et Il lui dit qu’un grand combat devait avoir lieu, et que son issue déterminerait le sort du monde. Et tous furent tristes et apeurés de voir partir Melkor, car ils craignaient que Viar’lat ne le tue, et alors tous leurs espoirs seraient détruits et ils devraient obéir à ce sombre maître, mais Melkor était plein de rage et voulait qu’il en soit ainsi, alors ils se turent et Le laissèrent partir vers son destin. Et il fut alors une grande lumière, et quand elle eut disparu l’Empereur s’en était allé avec elle pour combattre le renégat.

Et Melkor apparut dans le campement de l’ennemi, et là il fit grand ravage parmi les soldats du mal, et Sa glorieuse lame préleva un lourd tribut en vies dans leurs rangs. Et tous tremblèrent alors, car grand était Son courroux, et rayonnant son visage quand Son épée traversait les chairs de ses ennemis. Alors Viar’lat sut qu’il devait combattre, et sur son visage se lisait la peur, car il comprit alors qu’en vérité Melkor était un dieu parmi les hommes, mais pour être traître et malfaisant il n’en était pas moins brave, et il revêtit son armure sombre et prit sa lame, et s’en alla combattre l’Empereur. Et ceux qui les virent alors tremblèrent tant la violence de ce combat fut grande, mais tous observèrent en silence et laissèrent s’écrire l’histoire en lettres de sang, car il devait en être ainsi. Et les deux grands guerriers se battirent pendant longtemps, et quand le soleil se coucha leurs lames continuaient à danser dans les lueurs du crépuscule, et chacun semblait tour à tour sur le point de l’emporter. Mais vint le moment où Viar’lat frappa un coup si fort que Melkor ne put le parer, et ce fut alors qu’Il perdit Son bras. Alors le tyran crut avoir gagné, et dansa autour du corps meurtri de Melkor en se réjouissant, mais Il n’était pas mort et sut profiter de l’instant de distraction de Viar’lat et lui assena un coup puissant de son épée d’or, et Viar’lat hurla dans la pénombre quand il sentit le métal pénétrer ses chairs, et son cri fut la fin de son règne car il mourut alors dans une explosion de lumière. Ce fut ainsi que Melkor vainquit Son ennemi, et dans Sa grande sagesse il pardonna à ceux qui avaient suivi le traître car ils pensaient suivre la voie du bien, et que les morts avaient été assez nombreux.

Alors Melkor rentra chez lui, et il fut fait une grande fête durant sept jours et sept nuits pour honorer ceux qui étaient tombées durant la guerre et célébrer Sa victoire, et tous furent heureux de voir que le bien avait triomphé, et Melkor put reprendre Son règne de justice. «

Note : la perte du bras de Melkor semble dû à un mauvais réglage du système de télétransportation, qui n’en était alors qu’à ses balbutiement. « L’explosion de lumière » évoquée ici renvoie sans nul doute à la bombe à photons qui a effectivement servi à éliminer Viar’lat, même si c’est effectivement Melkor qui a été en personne la déposer. Il est cependant inexact de dire que tous furent pardonné, car l’ensemble des humains qui avaient suivi Viar’lat dans son exil furent reconnus coupables de haute trahison et exécutés, sauf trois. L’histoire semble cependant suivre les grandes lignes de la guerre, même si elle a été romancée pour servir de base à un culte.

Ouais... rester humble, hein... LA SUITE stp

Deuxième décade de l’empire de Melkor, planète Kergroez, quelque part dans l’amas de Virhé

Le vaisseau était tout simplement magnifique. Depuis plusieurs années, les mines tournaient a plein régime pour produire les fantastiques quantités de métaux qui avaient été nécessaire à la contruction de la station orbitale et du grand navire qui maintenant l’accompagnait à quelques centaines de mètres de distance, relié à elle par un mince cordon ondulant légèrement sous l’effet des forces de marée. Et pourtant, accoudé à la passerelle principale de la station, Melkor se souvenait combien avait été difficile la mise en œuvre de ce projet, face aux factions xénos conservatriices qui ne voyaient pas d’un très bonne œil cette nouvelle lubie des hommes. Ces derniers avaient été pris dun enthousiasme dont même Melkor ne les aurait pas cru capable quand il avait enfin lancé l’idée de la conquète spatiale, rendue possible grace aux progres scientifiques engendré par la guerre, et il savait bien pourquoi…

Mais tout cela appartenait désormais au passé, et mêmes les opposants les plus convaincus admiraient maintenant la longue coque sur laquelle se réfléchissaient les lumières d’un soleil naissant. Melkor se retourna vers les rangs serrés de dignitaires du régime, humain et xénos mélangés, spécialement acheminé jusqu’ici pour ce grand jour.

« Mes amis, de grandes choses ont été réalisées entre nos deux peuples depuis notre arrivée sur cette planète. Malgré le malheur qui nous frappé et que nous avons tous encore en mémoire, notre société est maintenant plus florissante que jamais, et plus que tout je suis fier de vous voir tous ici aujourd’hui, vos griefs oubliés, pour profiter ensemble du spectacle qui s’offre à nous.
Ce vaisseau, ce sont les humains qui l’ont le plus désiré, mais c’est grâce à l’aide des xénos qu’il a finalement pu être construit, et c’est grâce à vos efforts conjugués qu’il est maintenant complètement opérationnel. Ceci restera dans l’histoire de notre civilisation comme un grand jour, celui ou nous avons par nous même pu nous lancer à la reconquète de notre passé, celui ou vous, xénos, vous lancez à la conquète de votre futur!!!
Cette planète n’était pas celle des humains. Mais vous nous avez accepté, et ensemble nous avons traversé toutes les épreuves que la vie nous a imposées. Mais dans nos cœurs, il y avait toujours le désir de retrouver notre monde, nos familles, nos amis… qui sait aujourd’hui ce qu’ils sont devenus? Nous en avons enfin l’opportunité, après tout ce temps… Et pourtant, maintenant que le jour tant attendu est enfin arrivé, je me rend compte que cette planète est devenue la notre, et que de toute manière pour bon nombre d’entre nous, elle est la seule que nous ayons.
Nous ne partirons pas. Nous avons construit cette vie qui est maintenant la notre, et nous y sommes attachés. Mais nous irons voir ce qu’il est advenu de notre passé, et nous en reviendrons heureux ou tristes, mais nous devons savoir.
L’équipage est prêt, et n’attend plus que notre signal. D’ici quelques minutes, il se détachera de nous pour partir vers un monde si lointain que son soleil n’est pas visible d’ici. Et quand il reviendra, nous saurons…
Mes amis, saluez une derniere fois notre réalisation commune ! gloire sur vos têtes, et bonne chance au Penn D’huick !!! »



Dans sa cabine, le capitaine Durann entendit les acclamations qui suivirent le discours de l’empereur. Le dernier filin qui reliait son vaisseau se rompit quand il pressa le bouton de largage, puis la station commenca à s’éloigner doucement dans la l’ombre de sa planète. Il accomplirait sa mission, et il reviendrait de Kalgar pour raconter à tous les humains ce qu’il avait vu.
La planète de ses origines l’attendait…

4032ème révolution de l'ère de l'ère du cygne (datation du système Har-Ghan), planète Kalgar

Dylan savait qu’il aurait du être aux champs avec sa famille. C’était l’époque des moissons, et le travail ne manquait pas. Mais depuis que sa sœur était morte, tuée par des pillards, il n’avait plus le cœur au travail. C’était un rêveur, et il lui plaisait de penser que sa destinée n’était pas dans les landes désolées ou poussait un rhava à peine comestible.

« Papa va me tuer quand je rentrerai »

Mais sa découverte l’avait travaillé toute la nuit, et il n’avait pas voulu faire attendre ce qui était peut être une des dernière unités informatisées encore en état de marche sur toute la planète. Il l’avait trouvée dans une de ces grandes bâtisses en ruines, qui lui rappelaient sans cesse que sa planète avait autrefois dirigé un empire puissant. Son père lui en parlait quelquefois, quand il était petit et que la ruine était encore récente, mais il ne lui avait rien dit sur la vie d’antan depuis des années…
Il pénétra dans le bâtiment éventré au fond duquel se trouvait son trésor. En l’approchant, il fut pris d’une espèce de crainte. Qu’allait pouvoir lui apprendre cette machine rouillée, dont seule quelques lumières éparses témoignaient de son alimentation ? allait elle seulement fonctionner ?
Il appuya au hasard sur quelques boutons, jusqu’à ce qu’un bourdonnement sourd lui parvienne des entrailles de la machine. Elle marchait ! et maintenant ? Comment s’en servir ?un écran s’était allumé d’une lumière bleutée, mais du diable s’il savait à quoi il pouvait bien servir…
Découragé, il ressortit sur la grande place et s’assit au bord de ce qui avait du être une fontaine, et leva les yeux vers le ciel. Une curieuse traînée nuageuse le balafrait. Encore un caprice du temps…



Maryssa venait encore à son « travail », mais elle se demandait chaque jour pourquoi. Surveiller ces écrans vides n’avait au début rempli d’une excitation sans pareille, mais avec le temps elle s’en était lassée, comme de tant d’autres choses. La cité aurait pourtant sûrement eu besoin d’elle, mais le prince (cet idiot congénital) avait jugé en vertu d’une coutume insensée que quelqu’un devait continuer à guetter tout signal que les curieux appareils pouvaient transmettre. Il faudrait bien un jour qu’un prince plus main que les autres se décide à abolir cette règle vielle de plus de 30 révolutions, mais il semblait que ca ne serait pas le cas tant que tout fonctionnerait dans cette salle aseptisée. Peut être les dirigeant savaient ils quelque chose qu’elle et ses prédécesseurs ignoraient…

« Non !!! »

Perdue dans ses pensées, elle n’avait pas vu tout de suite le voyant habituellement éteint qui venait de s’allumer.

« Une erreur, certainement ! »

Un coup, quelques boutons, pas de changement.

« Comment ça marche déjà ??? Rappelle toi Maryssa, réfléchi !! Et calme toi !! »

L’écran commença à livrer ses informations sous ses yeux incrédules. Il arrivait ! Un vaisseau, le premier depuis la ruine !
Elle bondit de son siége et actionna le signal. Ce moment était sans doute le plus important qu’elle aurait jamais à vivre. Quand elle raconterait ça, personne ne voudrait la croire !!



Le prince Duregal avait été réveillé par un message affolé de son chef de district. Il n’avait rien compris sur le coup, l’esprit encore embrumé par le sommeil (et plus encore à cause des baffouillement du message), mais il s’était douté que quelque chose d’important arrivait. Une attaque ? Peu probable… Alors quoi ?
En quittant ses appartements, il avait été choqué par l’effervescence qui régnait dans les locaux de l’admistratorum, d’habitude si calmes. Mais quand il avait appris la nouvelle, même lui avait été gagné par une euphorie mèlée de crainte, et il avait immédiatement donné l’ordre d’activer la Balise.
Les ruines de l’ancien spatioport débordaient maintenant d’activité pour la première fois depuis des décennies, et tous espéraient que le pilote de l’appareil en approche capterait le message. Son règne touchait dans tous les cas probablement à sa fin…



Le vaisseau planétaire atterrit sur la piste. A l’intérieur, une foule de capteurs analysaient l’air, lisaient les émotions sur les visages de la foule environnante, et faisaient de multiples calculs aux fonctions connues d’eux seuls.
Une fois la sécurité du site reconnue, le capitaine Durann donna l’ordre d’ouvrir la porte. La stupeur pouvais se lire dans son regard quand il jeta un coup d’œil alentour. Il faisait partie des rescapés du Lord Seldon encore en vie, et avait déjà vu Kalgar de nombreuses années auparavant. Mais rien n’aurait pu le préparer à l’énormité du désastre qu’il contemplait : de l’antique splendeur de sa planète natale ne subsistaient que des ruines recouvertes d’une végétation dense, et le spatioport qu’il avait si souvent arpenté du temps de sa jeunesse n’était plus reconnaissable que grâce aux tours de guidage fissurées qu’il croyait à l’épreuve du temps. Les personnes réunies sur le tarmac pour l’accueillir n’avaient plus d’humain que le nom, leurs vêtements grossiers réussissant à peine à dissimuler leur cage thoracique hypertrophiée surmontée d’une tête ou les cavités oculaires étaient réduites au strict minimum. Leur carrure trapue leur donnait un aspect simiesque encore accentué par leur mains calleuses plus faites pour travailler la terre et la roche que pour fabriquer les délicats réseaux informatisés qui faisaient jadis la gloire de Kalgar.

« Par l’espace, mais que s’est il passé ici ?? »

Le personnage qui s’avanca alors était certes plus richement vétu que ses congénères, mais Durann ne put réprimer un frisson à la vue de son visage manifestement ravagé par la maladie.

« Bienvenue a vous cher visiteur. Je suis le prince Duregal, et si vous acceptez de me suivre je me ferai un plaisir de vous expliquer la triste histoire de cette planète… »

Durann n’hésita qu’un instant avant de s’avancer vers le prince difforme. Il devait savoir, et cet homme semblait être en mesure de l’éclairer.

Quel suspens !